• COVID 19 ET QUERELLES DE CHAPELLES - 2 sur 2

    Je termine donc l’inventaire de ce qui me vient à l’esprit suite à mon agacement quant aux querelles de chapelles puériles qui ne font que montrer que l’on ne sait plus traiter dans ce pays les priorités qui se noient dans le brouillard d'une information décousue et répétitive qui abreuve la population jusqu'à la saturation. Je nomme cela des "fixettes"...

    J’avais encore quelques appréciations personnelles à délivrer sur les manières dont se propage le virus et dont la connaissance me parait justement être une priorité qui a été oubliée dans la communication gouvernementale, volontairement… ou pas.  Principe de précaution…solidarité intergénérationnelle… continuer de vivre… les sujets ne manquent pas.

    COVID 19  ET QUERELLES DE CHAPELLES  - 2 sur 2

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    LA CONTAMINATION PAR AÉROSOL DANS LES MILIEUX CLOS

    La contamination par aérosol n’a jamais  clairement fait l’objet d’une information grand public claire   comme celle  pour la contamination par gouttelette, postillons…  

    Je voudrai donc que le ministre de la santé explique publiquement pourquoi il n’a pas été dit   que dans un restaurant ou dans un bar le risque de contamination  par aérosol de personnes ne portant pas le masque est identique à celui qui a motivé le port du masque obligatoire au travail.

    Si cela avait été clair de suite, toutes ces polémiques auraient été atténuées et la population auraient parfaitement compris – sauf les irréductibles favorables au non port du masque- que justement on ne peut avoir de mesures contradictoires pour des situations identiques ce qui est le cas pour tous les milieux clos, y compris dans des réunions privées ou familiales.

     La décision de l’obligation du port du masque au travail qui me parait être excellente va sans doute permettre de limiter le nombre de clusters et la contamination au sein des entreprises.  Ce n’est pas par hasard que le gouvernement a   décidé officiellement d'imposer le port du masque dans les espaces clos et partagés des entreprises au 1er septembre. La transmission aéroportée du virus a motivé ce choix. La ministre du travail, Elisabeth BORNE a déclaré sur BFMTV :  "Nous tirons les conséquences de l'avis rendu vendredi dernier par le Haut conseil de la santé publique qui prend en compte le risque de propagation du Covid-19 par aérosols". Enfin ! Que ne l’a-ton fait dès la fin du confinement car on le savait.

    Daté du 23 juillet, l'avis dudit Haut conseil de la santé publique se base  sur les publications des cas de contamination dans des lieux fermés, restaurants ou encore espaces de travail. Ces milieux  clos sont   au centre des considérations car des aérosols peuvent y circuler. « Le terme d'aérosol désigne des gouttelettes expulsées par un malade, restant suspendues dans l'air, et contaminantes. »

    Pour mémoire, le 4 juillet dernier, 239 scientifiques ont écrit une lettre ouverte adressée à l'Organisation mondiale de la Santé demandant « de ranger le SARS-CoV-2 (sigle officiel du coronavirus) parmi les virus à transmission aéroportée ». L'OMS a abondé en ce sens.

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    Quand on regarde les dates on se demande bien pourquoi avoir attendu le 1er septembre pour obliger à porter le masque en entreprise.

    Le HCSP a rappelé qu'il a déjà rendu deux avis quant à ce type de contamination et défendait  le renforcement des mesures sanitaires dans les lieux clos : revoir  les modalités de la ventilation et les flux d'air, considérer les basses températures et l'humidité favorables au développement ou à la conservation du virus, la pratique d'efforts physiques...

    Il est donc clair que le partage d’un espace clos, mal ventilé pendant une ou plusieurs heures constituerait « le dénominateur commun à la grande majorité des situations propices à la contagion du Coronavirus SARS CoV-2. »

    On en  est resté pour les mesures prises et ce jusqu’en septembre pour les entreprises mais aussi pour le reste ( cantines, restaurants, bars, salles de sports…) jusqu’à aujourd’hui à la seule transmission du virus par les micro gouttelettes à l’occasion d’une toux ou d’un éternuement alors que nombre d’indices concordant permettent de penser  que le  transport aéroporté du virus sous forme d’aérosols serait à l’origine d’un nombre tout aussi important de contaminations que par les micro gouttelettes.

    C’est une erreur voire une faute.

    Le principe de précaution n’a, à mon sens, donc pas été appliqué d’autant que l’été est passé par là avec son cortège de laxismes auxquels s’est prêté le gouvernement durant la saison touristique notamment.

    LES PROTOCOLES SANITAIRES DES RESTAURANTS

    On pourrait aussi se poser des questions sur les protocoles scolaires sur lesquels je reviendrai.

    Le gouvernement a fait mine de traiter le problème de manière différente alors qu’il aurait dû être traité de la même manière en adaptant aux particularités de certains lieux clos. Il n’est pas difficile de mettre des conditions de fermetures ou d’ouvertures à partir du moment où on a dit clairement que l’on devait prendre en compte la propagation éventuelle du virus par aérosol et qu’on ne pouvait laisser ouvert que les lieux qui étaient aérés correctement comme les terrasses de café ou de restaurants avec les mesures de distanciation physique, le gel hydro alcoolique et la désinfection du matériel.
     On s’en rend compte de cette méconnaissance  quand on écoute les propos de  certains patrons  de restaurant dire que la sécurité maximale est assurée dans leurs établissement tout au moins pour ceux qui ont respectés les consignes sanitaires. A l’évidence, à   les entendre, si les gestes barrières sont bien respectés et  la distanciation cela ne devrait pas poser de problème au niveau de la contamination.   Sans doute, et avec raison,  à l’extérieur, quand on est assis à une terrasse et que les distances et gestes barrières sont respectées. Pour les bars c’est la même chose. 

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    Par contre, pour l’intérieur, pour les deux types d’établissements : qu’en est –il en effet de la prise en compte de la propagation du virus par aérosol par les consignes sanitaires, dans les espaces intérieurs,  quand on n’a pas de masques puisqu’on mange ou qu’on boit?  A moins qu’on soit encore une fois assuré que la circulation de l’air se fasse de manière continue  pour évacuer le virus présent dans l’air il y a risque. Il suffit donc d'écouter ce que disent ces patrons de bars, de restaurants qui croient que leurs établissements sont sûrs ou le citoyen lambda pour se rendre compte que la prise de conscience de ce type de propagation n'est pas bien connue...

    Les soi-disant mesures sanitaires renforcées pour les restaurants en zone écarlate à compter de cette semaine n’y changeront pratiquement rien sauf à limiter peut-être le nombre de convives susceptibles d’être infectés à une table (6 au lieu de 10) : 

    • Distanciation physique et hygiène : gel hydroalcoolique sur toutes les tables et pas seulement à l'entrée ou sur un comptoir et il devra y avoir un mètre de distance entre les chaises des différents groupes de convives. Les clients ne peuvent plus enlever leur masque une fois assis. Ils doivent le conserver la plupart du temps sauf au moment de la consommation des plats. C‘est là qu’il y a risque si l’espace clos n’est pas suffisamment aéré. Concrètement je ne vois pas comment les patrons des restaurants pourront s’assurer que la clientèle le fasse.  Et puis il faut bien avouer que manger le hors d’œuvre, remettre le masque en attendant la suite sans compter qu’on peut boire un coup entre deux,…ça risque de ne  pas être très…convivial.
    • Les groupes sont  limités à six convives au lieu de 10, enfants compris. Sans doute cela limitera le nombre de convives pouvant être atteint à une table mais pas sur l’ensemble du restaurant si d’aventure, il y a propagation par aérosol.
    • Le paiement à table sera privilégié et les clients devront réserver de façon à éviter les attroupements près des restaurants. 
    • Obligation est faite de donner ses coordonnées au cas où une des personnes présentes ce jour là seraient déclarées atteintes par le virus de manière à retrouver les cas contacts éventuels ce qui est déjà fait depuis longtemps dans nombre de pays. La seule mesure nouvelle vraiment efficace…mais déjà contestée par certains tenants de la fameuse fausse « liberté » individuelle …

    Il y a-t-il des instructions ou des obligations  concernant l’aération des locaux qui peut être une solution pour atténuer la propagation par aérosol ? Je n’en ai pas vu.

    EN CONCLUSION…

    Et quitte à me répéter, j’estime qu’il ne faut pas se laisser abuser par les querelles de chapelles qui brouillent les messages de solidarité.

    Il y a les irréductibles qui ne veulent pas faire partie des « moutons » comme ils disent, préférant se retrancher derrière « une liberté »qui n’est que l’expression d’un certain égoïsme.

    Ce n’est pas une majorité. Laissons les pour ce qu’ils sont.

    Chaque mesure doit être justifiée pour être acceptée. Espérons que les mesures nouvelles apporteront une amélioration pour freiner l'épidémie... A suivre mais j'ai quelques doutes car nous avons toujours au moins un train de retard de quinze jours sinon nous n'en serions pas là.

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    Image par Arek Socha de Pixabay

    Oui ce n’est  pas facile pour tous les tenanciers d’établissements de convivialité mais il est clair qu’il faudra se résoudre à ce qu’ils subissent ces mauvais moments qui sont arrivés pour certains et   qui vont  sans doute arriver pour d’autres si la situation s’aggrave ce que je crains, ceci dit en étant non pas pessimiste mais réaliste. Les nouvelles mesures économiques du gouvernement pour assurer la survie de ces commerces et d’autres m’apparaissent conséquentes. Il faudra continuer de les aider au maximum pour qu’ils survivent et que les emplois soient préservés pour qu’ils puissent redémarrer quand tout cela sera atténué ou disparu.

    Pour l’heure, il est sûr que si les consommateurs seront un temps privé de leurs plaisirs culinaires, ce n’est rien à côté de ce que subissent et subiront celles et ceux qui les accueillaient pour leur faire déguster leurs petits plats (faits maison bien sûr, les seuls qui valent).

    En attendant chacun peut toujours s‘essayer à la cuisine à la maison justement. Ce n’est pas mal non plus et continuer d’aller chercher les ingrédients dans les commerces ou fermes et autres établissements de proximité. 

    Que les médias et certains  élus politiques doivent cesser de faire une « fixette » sur les bars, les discothèques et les restaurants ou les gymnases comme si le monde allait  s’arrêter de tourner. La vie continue comme elle peut.  Il y a tout le reste.

    Je redis ce que j’exprimai dans un de mes derniers billets : « La vie sociale ce ne sont pas que les bars, les restaurants et les gymnases. Attachons nous au reste, tout à fait possible qu’il faut préserver comme aller au cinéma, au théâtre voir e au concert ou boire un pot à une terrasse ou à la maison, faire ses courses sans avoir à en rendre compte comme durant le confinement, se déplacer librement, aller voir les siens  …si on fait des efforts pour respecter certaines règles. Nous ne sommes pas dans une période ordinaire. Il faut faire avec pour conserver une vie acceptable et ce n’est pas si compliqué… ».

    C’est pour cela qu’il faut éviter les restrictions de déplacements.

    En étant optimiste, je pense qu’il y aura un maximum de citoyens qui feront un effort pour préserver les conditions actuelles de notre vie qui n’est quand même pas « un enfer » impossible à supporter   sauf pour  celles et ceux dont la pauvreté s’accroit et à qui il faut penser et pour qui il faut agir et les personnes isolées dont il faudrait mieux organiser la rupture de solitude qui existait déjà avant l’épidémie du  COVID 19. Pour le reste… à chacun de voir.  

    Et en famille ou avec les amis, faisons attention « aux fragiles » et ne faisons pas comme si il n’y avait pas de danger parce qu’on se connait…

    Pour l’instant, pour moi le débat est clos sur les futilités. Je les laisse pour ce qu’ils ont d’importance.

     Je reviendrai en son temps sur les mesures prises par le gouvernement et  la réalité de la solidarité inter générationnelle qui est une des clés qui peut permettre d’atténuer la crise hospitalière qui se profile et qui est crainte, avec raison, par les professionnels de santé qui sont sur le terrain. 

    De la capacité que nous aurons gardé de soigner avec efficacité  au sein du système de santé dépendra le sort de malades du coronavirus et les autres. Même si on annonce 4 000 lits de plus, qui au niveau des personnels les prendra en charge? Mystère...

    La peur est là et elle est justifiée car sont en jeu des vies qui selon les conditions de soins peuvent ou pas être préservées.

     Heu, un peu longue cette conclusion...mais bon comme je clos un peu le sujet...

    A la revoyure…sans doute.

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