-
CAMPAGNE PRESIDENTIELLE : UN GRAND « MICMAC » OU UN VAUDEVILLE?
Les deux sans aucun doute auxquels on pourrait ajouter cirque, psychodrames, tragédies,... qui s'entremêlent pour donner un spectacle qui à la longue pourrait peut-être lasser tant il occupe les journaux télévisés ou radios et ne laisse que peu de place à d'autres actualités qui se pourraient être importantes. Ça sature. Quand on voit de quelle manière se déroule cette « campagne » avec ses faux semblants, ses rebondissements, ses trahisons, ses péripéties douteuses, ses bruits de couloirs, ses manigances,...il y a de quoi se poser de nombreuses questions sur notre système démocratique et certains de ceux qui prétendent le faire fonctionner. La seule différence avec le vaudeville, et elle est de taille, c’est qu’elle ne prête pas à rire ni pour ce qui arrive à la droite et à Fillon ni pour ce qui est de la gauche empêtrée dans ses contradictions.
C'est triste voire tragique...
(auteur Pexels, pixabay, CC0 domaine public)
DERNIÈRE MINUTE...A DROITE LE PSYCHODRAME CONTINUE
A l'heure où j'écris, Alain Juppé a fait une déclaration sans équivoque qui a remis la droite à sa place. Il a été clair. Il ne se présentera pas à la présidence de la République.
Après une analyse lucide de la situation de la droite et du « centre », il a confirmé qu’il ne rentrerait pas dans les jeux politiciens et les tractations de LR pour être le candidat de substitution.
Pourquoi en effet jouer le recours d’une droite qui s’est mise en péril alors que sa ligne n’ a pas été majoritaire lors de la primaire ? Il a qualifié de gâchis tout ce qui est arrivé. Il ne veut pas ajouter la division à la division. Il ne veut pas écouter les « sirènes » de ceux qui ont combattu son projet mais qui maintenant, par pur électoralisme et parce que le candidat qu’ils ont plébiscité ne peut leur permettre de remporter l’élection, l’appellent à être un candidat par défaut. Ce sont les mêmes qui après avoir poussé François Fillon a continuer la campagne, l’ont lâché ou essayent de trouver une autre solution parce qu’ils craignent bien sûr l’échec de la droite. Un peu tard pour se reprendre et comme l’a jugé Alain Juppé, trop tard pour lui pour jouer à la solution de rechange.
Il ne participera donc pas à la suite du grand "micmac"de la droite qui se retrouve face à ses responsabilités et qui a bien du mal à trouver une autre solution pour la représenter que la candidature de François Fillon qui confirme la poursuite de sa campagne. Le LR et tous ceux qui gravitent autour auront à faire preuve de beaucoup d'imagination pour réparer le gâchis, dénoncé par Alain Juppé, dont ils sont collectivement responsables et avancer sur un terrain qui de toute façon est bien miné pour espérer la victoire de Fillon candidat ou de tout autre qui pourrait le remplacer.
Une réunion a lieu ce soir pour "discuter". Gageons qu'il n'en sortira pas de nouveau candidat mais sans doute quelques arrangements de façade pour continuer avec Fillon qui est incontournable. Mais je peux me tromper... Les électeurs de droite s'y laisseront-ils prendre? Pas sûr...
On en a, hélas pas terminé, avec les péripéties du psychodrame d'une droite déboussolée qui n'en fini pas de nous polluer une campagne présidentielle inaudible.
(auteur Pexels, pixabay, CC0 domaine public)
POUR EN REVENIR AUX IRRESPONSABILITÉS...
Pour faire le lien avec mes écrits des jours précédent dans lesquels j’estimais irresponsable de la part d’un postulant à la fonction présidentielle de remettre en question l’institution judiciaire, un des piliers du fonctionnement de notre démocratie, je reviens donc sur ce thème pour examiner de quelle manière nous sommes dans une « campagne présidentielle » peu ordinaire où les actes et les propos n’aident pas à avoir une bonne image de la responsabilité que devraient avoir nos politiques.
Il m’a semblé irresponsable de dire comme François Fillon l’a fait dans un communiqué, que le gouvernement laisse "se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile" qui perturbe la campagne électorale.
A aucun moment il n’a pointé sa propre responsabilité dans la cause des troubles qui ont lieu autour de ses meetings.
La campagne présidentielle en fortement gênée par l‘affaire Fillon ce qui est dommageable pour la confrontation des idées ce qui concerne tous les citoyens.
Tout ce « micmac » est un signe que notre démocratie ne va pas bien quand des responsables politiques ont de telles attitudes ou de tels propos et qu’il est temps de faire quelque chose pour y remédier. Cela devrait être inscrit dans le programme du prochain président de la république.
Le problème est de savoir qui le sera.
Mais je n’en ai pas fini avec mon sentiment sur la campagne et la notion de responsabilité.
HAMON, JADOT, MÉLENCHON : "EMBRASSONS NOUS FOLLEVILLE" *...
OU LE VAUDEVILLE DE LA GAUCHE.
Ce qui s’est récemment déroulé est digne en effet d’une comédie de boulevard qui dure depuis la désignation de Benoit Hamon comme vainqueur de la « Belle alliance populaire » et par extension le candidat du parti socialiste à l’élection présidentielle. C’était le 29 janvier 2017.
Depuis, après des propos qui semblaient prometteurs pour aller vers un rassemblement de la gauche avec les Verts et le mouvement de la France insoumise menée par Jean-Luc Mélenchon, on assisté à de nombreux chassés-croisés entre les candidats qui promettaient de se voir en évitant de le faire tout en disant qu’ils le feraient mais n’arrivaient pas à se rencontrer. Cela a duré jusqu’au 27 février 2017, jour où l’on appris que Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon ne feront pas campagne ensemble sous la bannière d'un seul candidat.
Je disais alors que c’était une décision inepte et grave pour les électeurs de gauche et méritait bien plus qu'un simple commentaire sur une tactique électorale que j'estime suicidaire pour la France.
(Robert Fabre, Georges Marchais et François Mitterrand sur la tombe de l'Union de la gauche, caricature de Maurice Tournade en 1980.recueil de dessins et caricatures paru en 1980, CC BY-SA 4.0)
Le vaudeville cache en réalité plusieurs choses.
A mon sens aucun des candidats Hamon et Mélenchon n’avait l’intention de faire route commune et bâtir un projet commun. Le temps pressait pour le faire et cela devait se faire très vite pour confronter les programmes et bâtir un projet digne de ce nom.
Qu’on ne me raconte pas que chacun a estimé que seul il pouvait attirer à lui tous les électeurs de gauche y compris par une super mobilisation comme ils veulent le faire croire. Ou ils sont aveugles et ne savent pas de quoi sont composés les électorats ce qui m’étonnerait ou ils ont seulement l’intention de compter leur influence pour l’après présidentielle et pour essayer peut-être de remporter des postes de députés aux législatives.Benoit Hamon s’est dit rassembleur. En principe du côté du parti socialiste, tout le monde aurait dû se ranger derrière lui et soutenir le programme sur lequel il avait été désigné. Que nenni, certains du clan des « battus » opposent même un droit de retrait. De Rugy rejoint Macron. Valls observe et agit en coulisse. Seul le secrétaire du PS essaye de faire bonne figure pour éviter que le parti apparaisse éclaté ce qu’il est en réalité tout au moins au niveau de ses « élites ».
Hamon le sait tout en disant qu’il continue de vouloir rassembler.Mais il évite de vouloir rassembler avec Mélenchon pour éviter que le PS n’éclate au grand jour, pensant sans doute qu’il pourra, après l’élection présidentielle, continuer à en être celui qui en tiendra les rênes... pour préparer de futures échéances.
En ce qui concerne Mélenchon, il a assuré ,par écrit, à Hamon vouloir discuter et rassembler. Ils se sont finalement rencontrés après près d’un mois de tergiversations, d’avancées, de reculs et autres parties de cache-cache. Mélenchon a proposé à Hamon de le rejoindre, estimant qu’il était le plus à même de mener l’union. Les deux hommes se sont quittés, pas fâchés et pas surpris que l’un et l’autre ne trouvent pas la possibilité qu’il y ait une candidature commune. Chacun va donc faire son chemin pour ne pas être au deuxième tour.
On en est là. Comme je le disais le 27 février 2017, ou il y avait une candidature unique sur un programme commun ou ils sont candidats tous les deux et acceptent volontairement que les électeurs de gauche ne soient pas représentés au deuxième tour et en seront responsables.
Vouloir nous faire croire le contraire serait nous prendre pour des imbéciles...La décision qu’ils ont prise est historique...
Pour ma part je n’ai pas l’intention de voter au premier tour pour jouer à celui qui compte les points pour connaître celui qui perdra le mieux...
Lamentable !
(auteur 383961, pixabay, CC0 domaine public)
MACRON...LE GRAND SPECTACLE
Pour ce qui est du candidat sur la comète des sondages, Emmanuel Macron, il est sûr qu’il a utilisé beaucoup de l’art de la mise en scène pour faire connaître son mouvement « En marche ! ». Ses déclamations ont fait rire mais il a réussi à attirer les spectateurs, curieux de voir et entendre autre chose que les habituels meeting surannés.
Je ne sais si les spectateurs ont été touchés.Nouveaux horizons ou vieilles recettes remises au goût du jour pour faire une tambouille électorale qui plaît aux électeurs ? Ici encore il ne fait pas se fier à l'apparence sur laquelle tous les candidats misent pour "vendre" leurs vérités parfois à défaut d'arguments crédibles.
Il est vrai qu'un beau décor, une mise en scène rythmée et des situations qui créent le ressort du spectacle sont des gages de réussite. Encore faut il que le texte soit à la hauteur. Il en a l'air car il crée la surprise, l'étonnement sans doute par les déroutantes contradictions de ses contenus voilés. Un progrès vient d'être fait, le texte des idées du spectacle qui jusque là était plutôt distillé au compte goutte, a été publié. Reste à l’étudier et voir ce qu’il y a derrière...et quelle est sa cohérence.
A examiner à la loupe...car amuser la galerie ne me suffit pas.
(auteur PublicDomainPictures, pixabay, CC0 domaine public)
J'y reviens plus tard car je n'ai pas fini l'inventaire de mon annuaire. Il reste Marine le Pen, qui croit parler au nom du peuple de France et bien sûr tous les autres candidats.
Les journalistes les appellent souvent les « petits » candidats ce qui est un peu péjoratif à mon goût. Ils n’ont pas la même considération des médias que les autres et sans doute pas les mêmes moyens financiers et les mêmes réseaux pour diffuser leurs projets et programmes. Il y en a des sérieux et d’autres moins sans doute, des fantaisistes mais la démocratie leur permet d’avoir le droit d’essayer de se faire entendre. Ils méritent aussi qu'on s'y attarde car eux ont du mal à organiser des spectacles et le dernier président de la République a institutionnalisé à leur encontre une sorte de censure légale sur laquelle je tiens à revenir car elle marque l'irresponsabilité démocratique de nos dirigeants actuels, ministres et parlementaires confondus à quelques exceptions près...
A suivre donc.*Embrassons-nous, Folleville ! est une comédie-vaudeville d'Eugène Labiche et Auguste Lefranc, représentée pour la première fois à Paris au théâtre du Palais Royal le 6 mars 1850. « Embrassons-nous, Folleville ! » est devenu par extension une expression ironique désignant des démonstrations d'amitié ou de joie qui permettent d'oublier ou qui occultent les problèmes. (source wikipédia)
Tags : présidentielle, micmac, vaudeville, Hamon, Mélenchon, Macron, Juppé, Fillon, Le Pen