ATTAL OU LA CONTINUITÉ MACRONIENNE

Quand il fut nommé, le ministre de l’éducation nationale, Gabriel ATTAL a fait beaucoup d’annonces pour, selon lui, faire progresser le système éducatif.
J’ai donc eu à l’occasion de la dernière rentrée de me montrer sceptique quant aux annonces faites qui étaient plutôt du domaine de la communication facile sur des points que j’ai estimé mineurs ou obsolètes pour faire avancer vraiment notre système éducatif et améliorer la prise en charge des élèves.

LE BILAN ATTAL MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE

Nommé en juillet 2023 après donc à peine 6 mois en fonction , il quitte son poste pour  accéder à celui de premier ministre le 9 janvier 2024.

Je peux admettre que l’interdiction du port de l’abaya fut une mesure forte mais il est clair aussi que cela ne résout en rien le problème du respect de la laïcité et que seul la programmation d’une politique cohérente en la matière peut faire avancer la résolution du problème.
Non plus l’autre mesure expérimentale quant au port de l’uniforme à l’école, vieux fantasme juste bon à contenter les adhérents du Rassemblement national ou de LR, dont les dirigeants complètement hors sol surenchérissent en propositions réactionnaires, engoncés qu’ils sont dans leurs doctrines étriquées. (Voir mes précédents articles de fin d’année 2023)

Emmanuel Macron avait aussi dit qu’à la rentrée il y aurait un professeur devant chaque classe… Bien sûr cela n’a pas été ( il manquait plus de 3 000 profs) mais l’abaya a fait le buzz nécessaire pour torpiller et masquer au public la connaissance des vrais problèmes même si le fait d’interdire ce vêtement est une bonne mesure. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/rentree-de-septembre-2023-show-buzz-gadgets-et-bequilles-a214758113 ). 
Pour la rentrée 2024, les suppressions de postes sont déjà annoncées...

Tout ça ce ne sont que des subterfuges inutiles pour la clarté démocratique.

Une fois encore on peut noter l'hypocrisie ambiante avec nombre de ces élus politiques qui clament défendre la laïcité mais qui défendent d’autres "chapelles" ce que je vais bien être obligé de rappeler car la désinformation qui règne en mettant en avant l’abaya, masque toutes les atteintes à la laïcité qui ne sont pas le seul fait d'élèves mais bien les conséquences des actes hypocrites de ces politiciens qui depuis des années font le nécessaire pour affaiblir l’école publique et la laïcité et qui tentent de se refaire, sans conviction, une virginité.

(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/tenue-unique-a-l-ecole-un-recul-de-la-laicite-a214778893 )

( image créée par P. Patte à partir de l'image symbole de la république française créée par TaniaPS , CC BY-SA 3.0)

LA MINISTRE AMÉLIE OUDÉA-CASTÉRA 

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle a mal commencé son entrée en fonction. Je ne reviens pas sur ce qui n’est pas une polémique mais une certitude : après ses déclarations sur l’école publique la nouvelle ministre de l’éducation nationale n’a plus de crédibilité pour faire croire qu’elle va la défendre et l'améliorer.

Elle a tout simplement réaffirmé les intentions d’ATTAL qui ne sont pas à la hauteur de la situation. Je n’ai pas vu avancer depuis la rentrée des vraies propositions de l’ex nouveau ministre destinées à résoudre les vrais problèmes actuels de notre système éducatif et que j’ai déjà listés:

- le manque d’enseignants,

- les problèmes de prise en charge des élèves en difficultés,

- le manque de personnel RASED, de psychologues scolaires.

- le manque de personnels remplaçants 

- la faiblesse de la formation des enseignants

-…

La liste est longue des vrais problèmes à traiter dans l’urgence, problèmes dont la plupart trainent depuis des années  mais qui ne sont pas pris en charge comme si ils étaient nouveaux…

Si donc les médias ont fait du port de l’abaya le sujet principal de la rentrée avec le lancement de l’expérience de l’uniforme cela a permis de reléguer au second plan les autres problèmes qui ne sont toujours pas résolus. La communication est réussie pour faire croire que l’action est à l’ordre du jour. 

Madame Amélie Oudéa-Castéra nommée à l’éducation Nationale tout en restant ministre de la Jeunesse et des Sports et des jeux olympiques, est limogée même pas un mois après sans qu’il y ait eu d’avancées pour l'ÉCOLE avec comme conséquence- négative- une perte de temps et la colère des enseignants.

Le bilan ATTAL ministre de l’éducation nationale est donc vite fait :Il est égal à ZÉRO.

Une nouvelle ministre vient d'être nommée :Nicole Belloubet  qui a annoncé lors du passage de témoin, qu’elle allait bien entendu poursuivre la mission avec les objectifs de Gabriel ATTAL. On remet la pendule à zéro car le temps que la mise en route se fasse l’année scolaire sera terminée. Comment va-t-elle faire pour renier ses précédentes déclarations sur le port de l'uniforme, les groupes de niveau...et asseoir sa crédibilité? 

Mais rien doit nous étonner de la part de ces politiques qui oublient leurs convictions apparentes dès qu'ils peuvent obtenir un poste de ministre. 

GABRIEL ATTAL PREMIER MINISTRE 

Surfant sur la popularité sondagière d’ATTAL comme ministre de l’éducation nationale  (on se demande bien pourquoi sauf à considérer qu'il a été un habile communiquant...)  Emmanuel MACRON nomme ce dernier Premier ministre. Comme pour sa prise de poste précédente, il a fait feu de tout bois en se mettant en action communicative - de manière habile il faut le reconnaître-  en visitant dès le premier jour les sinistrés des inondations du Pas de Calais et en allant sur le terrain rencontrer les agriculteurs. Nombre de promesses ont été faites. A espérer qu’elles seront tenues rapidement.

Avec les agriculteurs il a donc réussi à calmer le jeu mais cela ne me semble que provisoire car les 40 % de petits exploitants ne sont guère satisfaits- à raison- des mesures annoncées.
La COM c’est bien mais faut attendre la suite. Rendez-vous au salon de l’agriculture...

Le nouveau chef du gouvernement a  enfin terminé de constituer  son équipe dans laquelle on retrouve, sans surprise , bien sûr nombre des mêmes et notamment ceux qualifiés de « poids lourds » comme Darmanin ou Lemaire. Quelques surprises comme Rachida DATI à la culture font le BUZZ. A droite toute… On  a dû donc attendre un mois après les premières nominations, les nominations des autres ministres et secrétaires d’état. Doit-on comprendre qu’ils ne sont pas utiles et servent à faire le nombre ?

Mais à mon sens le Président Macron aurait dû aller plus vite pour nommer son gouvernement. Il n’aurait pas eu le problème qui vient de se poser avec la relaxe (provisoire?) de François BAYROU  dans l’affaire des attachés parlementaires européens.
Le dit BAYROU - personnage qui se dit indispensable - a fait sa petite crise d’égo . Il aurait bien voulu être ministre de l’Education parait-il, comme il le fut il y a près de trente ans sous le gouvernement Balladur et Chirac. Il n’a pas laissé un souvenir impérissable par son action en faveur de l’école publique, étant plus , lui aussi, pro - école privée que défenseur de l’école publique ce qu’il a démontré en voulant abroger la loi Falloux. Je peux en témoigner : j’étais en poste.

En définitive, après avoir fait parler de lui dans les médias et pris des positions sans d'ailleurs consulter son parti ou le groupe parlementaire MODEM,  il ne donne pas suite après avoir fait retarder la constitution définitive du gouvernement. Il compte , parait-il, être candidat à la future présidentielle de 2027. Il y a des mythes qui perdurent...mais ne font plus illusion.

Certains médias disent que le gouvernement penche plus à droite qu’à gauche ce qui est complètement loufoque quand on considère les ministres du gouvernement. Certains chroniqueurs devraient peut -être se replonger dans  ce qu'étaient  les diverses convictions originelles de la gauche et de la droite pour ne pas affirmer n'importe quoi au gré des évènements et permettre des analyses sociales, économiques ou éducatives plus fines qui puissent correspondre à notre devise républicaine: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ... 

Qu’est-ce qu’il y aura donc de changé depuis Isabelle BORNE? RIEN si ce n'est l'apparence, le casting qui continuera de mettre en place une politique menée par un seul homme , le président MACRON. Où mène cette politique? Il faut en débattre mais au clair en évacuant les coups de COM qui pertubent la réflexion et laissent la part belle à une extrême droite qui essaye de se banaliser y compris en se taisant.
 

Si il n’y a pas une nouvelle réelle inflexion de la politique menée en mettant les cartes sur la table , il ne servait à rien de changer les hommes et les femmes sauf pour faire croire au bon peuple justement que cela allait changer. La communication toujours, la communication…

J’y reviens.