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GOUVERNEMENT BARNIER : LE GOUVERNEMENT DES PERDANTS – 1 sur 2
Michel BARNIER a eu beau nous montrer les efforts qu’il a fait pour former un gouvernement, il est clair que s’il a respecté le timing qu’il s’était donné pour sa publication, il est tout aussi clair qu’il a échoué a rassembler dans un gouvernement d’union nationale toutes les forces politiques.
Son gouvernement est un gouvernement de centre- très à droite sans gauche.
Il va donc gouverner le pays avec les deux formations qui ont perdu les élections : le bloc macroniste et le LR.
Ce gouvernement ne répond donc en aucune manière à ce qu’on voulu les millions d’électeurs qui ont voté massivement pour le changement.(d'après image auteur OpenClipart-Vectors, CC0 domaine public)
DES ÉLECTEURS FLOUÉS
La responsabilité du président de la République est majeure dans ce non respect du choix des électeurs qui sont allés aux urnes pour rien.
Emmanuel Macron est sorti de son rôle de chef de l’état en pratiquant nombre d’entorses démocratiques tout en restant dans les clous de la loi.
Il n’a pas accepté le verdict des urnes et s’est placé non pas en arbitre mais en partisan de sa politique rejetée par la majorité de la population.
Il a commis une faute qui place le pays dans la perspective de nombre de dangers :- le danger que des électeurs ne croient plus du tout à la valeur de leur vote qui n’est pas respecté par les partis politiques .
- le danger donc d’une abstention massive aux prochains scrutions ce qui ouvre un boulevard pour le RN dont les électeurs seront au rendez-vous et qu’il ne faudra pas cette fois compter sur le front républicain des autres pour faire barrage
- le danger de trouver pour les électeurs qui attendent des réponses d’autres moyens pour faire entendre leurs voix et qui ne passeront plus par les urnes mais par des actes qui pourraient aller jusqu'à des mouvements de rue dont on ne sait pas toujours jusqu’où cela ira. Qu’on se rappelle le mouvement des gilets jaunes mais aussi celui des agriculteurs qui voient actuellement le blocage de toutes les mesures qui devaient être prises pour améliorer leur quotidien...
(auteur Olevy- Own work CC BY-SA 3.0 )
UN ÉCHEC MAJEUR
L’échec est celui du président de la République qui n’a pas respecté le verdict populaire et n’a pas assuré son rôle de chef de l’état qui se doit de faire le nécessaire pour que les institutions fonctionnent pour respecter le verdict des urnes.
L’échec majeur est pour les électeurs qui sont floués et dont les votes ne sont pas respectés . C’est donc un grave échec de la démocratie mise à mal par celui qui devrait en être le garant, le président de la République.
En écartant d’emblée le NFP pour former un gouvernement et en ne nommant pas Lucie Castets pour ce faire, Emmanuel Macron s’est placé d’entrée de jeu dans la perpective d’un échec personnel en tant que président et celui d’un échec pour son pays pour qu’il puisse fonctionner et être gouverné pour avancer.
Je l’ai déjà dit, s’il avait nommé Lucie CASTETS et lui avait permis de proposer un programme d’action sur lequel les groupes de députés de l’assemblée aurait eu à débattre publiquement , cela aurait eu plusieurs avantages :- montrer qui était capable parmi les députés de respecter le verdict des électeurs
- instaurer donc un débat démocratique pour avancer des solutions pour le pouvoir d’achat des français, l’amélioration des services publics dont ceux de l’école, de la santé, la sécurité,…
Pour mémoire, comme je l’ai rappelé dans un de mes précédents écrits :
Lucie Castets a proposé de travailler sur «cinq grandes priorités» : «le pouvoir d’achat et la justice sociale» (avec notamment la hausse du smic et l’abrogation de la réforme des retraites ) , «la bifurcation écologique» de l’économie, l’éducation , les services publics et le «rétablissement d’une fiscalité juste» avec une «hausse des ressources fiscales concentrée sur les foyers les plus aisés, les multinationales et la lutte renforcée contre la fraude et l’évasion fiscale». Il est aussi promis par ailleurs de «renouer avec les travaux parlementaires […] interrompus par la dissolution» : le projet de loi sur la fin de vie, les commissions d’enquêtes parlementaires sur la protection de l’enfance ou les violences sexuelles dans le milieu culturel, les propositions de loi en discussion comme celles sur les familles monoparentales ou le nombre de soignants dans les hôpitaux.
En quoi ces lignes de programme ne pouvaient pas faire l’objet de débats entre les parlementaires de l’assemblée ? Le sectarisme partisan l’ a emporté sur le bon sens, chacun restant ancrés sur ses dogmes ou d’autres favorisant leurs préoccupations électorales futures. Pourquoi les présidents de groupes et leaders de partis comme Attal, Philippe, Wauquiez ont-ils refusé de figurer dans le gouvernement Attal alors qu’ils clament tous qu’il faut se coaliser pour sauver la situation grave dans laquelle se trouve la France ? C’est tout simple : ils sont tous candidats supposés ou annoncés à la prochaine présidentielle et ne veulent probablement pas se mouiller dans un gouvernement provisoire qui pourrait ternir leur image.
(auteur image Teuxe, 31 mai 2009, domaine public)
Si le gouvernement Castets avait échoué et que ce gouvernement avait été censuré, malgré la dissolution qu’il a provoqué, Emmanuel Macron aurait eu pu tout à fait, légitimement et sans que cela porte à la critique, mettre en place un autre gouvernement. Il aurait assuré son rôle d’arbitre garant du bon fonctionnement des institutions.
Au lieu de cela il a préféré préjuger de l’échec de la proposition du NFP en allant même jusqu’à organiser une argumentation pour mettre en place un gouvernement qui lui sera favorable dans le sens où il ne touchera apparemment pas à la politique qu'il a menée. Le LR et le bloc central ont bien sûr adhéré à cette argumentation. Au vu du recrutement des ministres , le gouvernement Barnier semble pencher vers une politique de droite ce que n’ont pas demandé les électeurs en rejetant dans la minorité le LR et en répondant massivement au front républicain pour écarter le RN de la gouvernance.
Alors qu’en nommant Lucie Castets à Matignon, il restait dans son rôle d’arbitre il avait toute légitimité en cas d’échec pour trouver une autre solution. Il restait le président de la République de tous les français et l’arbitre.
Il a fait la bêtise de ne pas se placer comme le défenseur de la légitimité du verdict des urnes et en permettant la mise en place d’un gouvernement totalement opposé à ce verdict et dirigé par ceux qui ont perdu l’élection à savoir LR et ce qui est appelé le « bloc central » à savoir l’ex-renaissance, le Modem, Horizons.
La gauche est absente de l’architecture qui est sur la table alors que sans doute des personnalités de gauche n’appartenant pas au NFP aurait pu être au minimum trouvés même si ceux ci n’étaient ni députés ou n’occupaient pas de fonctions électives. J’entendais la semaine dernière à la télé, l’ex candidate à la présidentielle Ségolène Royal tout à fait volontaire pour faire partie du gouvernement Barnier mais qui n’a pas comme d’autres été contactée.
Ce gouvernement, s’il échoue, pourra difficilement être remplacé par un quelconque autre qui sera toujours en position de faiblesse et on risque de se retrouver gouvernement après gouvernement à ne pas faire avancer grand chose pour le pays et les préoccupations des citoyens.
Le gouvernement formé ne respecte donc pas le vote des citoyens. Il est clairement et uniquement partisan et constitué de nombreuses figures de la droite venus comme en renfort d’un macronisme menant une politique rejetée par les électeurs puisqu’il semble convenu qu’on ne reviendra pas sur les mesures mise en place par la dite macronie.
A DROITE TOUTE ! Est-ce vraiment une solution pour répondre aux préoccupations majeurs des français? Je n’en suis pas convaincu.
(auteur geralt,CC0 domaine public)
Tags : Barnier, arbitre, échec, danger