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BALADE EN NORMANDIE (4) : DU COTÉ DE BARFLEUR ET DE LA HAGUE ( 2 sur 2)
Avant de nous diriger vers la Hague, nous sommes allés tout à côté de Barfleur, à Gatteville-le-phare, pour voir de plus près ce que nous apercevions au loin et qui semblaient être des phares. C'en était au moins un en effet et pas n'importe lequel ce que nous avons découvert de visu et ensuite en faisant quelques recherches documentaires...
Phares de Gatteville-le-Phare vu de Barfleur
LE PHARE DE GATTEVILLE ou PHARE DE GATTEVILLE-BARFLEUR :
Comme son nom l’indique, Il tire son nom du village de Barfleur situé au sud mais est situé sur la commune de Gatteville-le-Phare.
« Cet ouvrage grandiose, construit entre 1829 et 1834, pour guider les navigateurs dans le dangereux passage du raz de Barfleur, est composé de 11.000 pierres de taille en granite.
Il mesure 75 m de haut et c'est le deuxième phare de France et d'Europe.
Il signale les forts courants du raz de Barfleur. Pour atteindre le sommet, il faut grimper 365 marches...Sportif!
(auteur Pierrestz — Travail personnel- Cet édifice est répertorié dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture, sous la référence PA50000065 - CC BY-SA 3. Phare de Gatteville, photographie aérienne.jpg - Création : 27 mai 2012)
« En 1774, sous le règne de Louis XVI, la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare en granite, de 25 mètres. À son sommet, un feu de bois et de charbon brûlait continuellement. (...)En 1780 le feu à charbon fut remplacé par un système de réverbères constitué de 16 lampes à huile dans une lanterne vitrée.
Ce phare étant trop petit pour recevoir les lentilles modernes, et trop faible pour pouvoir être exhaussé de 32 mètres, on décide en 1825 d'ériger une nouvelle tour . L'architecte et ingénieur des ponts et chaussées Charles-Félix Morice de la Rue, sous le règne de Charles X, qui dessinera ensuite le phare de la Hague, conçoit les plans du plus haut phare de l'époque (dépassé depuis par le phare de l'Île Vierge). La pose de la pierre centrale a lieu le 14 juin 1828 et les travaux s'étaleront jusqu'en 1835. C'est en effet le 1er avril 1835 qu'il fut allumé pour la première fois.
L'ancien phare devient sémaphore. » (source Wikipédia)
Pour celles et ceux qui veulent des détails sur la construction de ce type de phare, il faut lire les notices explicatives des travaux des phares de Gatteville et de Goury par Charles-Félix Morice de la Rue, polytechnicien (1800 - 1880) sur http://phare-de-gatteville.fr/pdf/phareconstruction.pdf .
(L'ancien phare devenu sémaphore photo auteur Denis BLAIZOT — Travail personnel -
Sémaphore du Phare de Gatteville -CC BY 3.0)
« À sa création en 1806 par Louis Jacob sous Napoléon Ier, le sémaphore était un poste de défense établi sur la côte, chargé de surveiller les approches maritimes et de signaler par signaux optiques toute activité ennemie (le mot sémaphore vient du grec sema : signe et phoros : qui porte). Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les sémaphores sont avec leur capacité télégraphique conçus comme un canal de communication, le seul pour l'époque en tout point de la côte entre les navires et la terre, notamment les armateurs. (...)Aujourd'hui, le sémaphore est un poste de surveillance en bord de côte qui assure des missions diversifiées qui vont de l'assistance à la navigation jusqu'à la surveillance du territoire en passant par la régulation du trafic maritime et de la pêche (...) » (Extrait de Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9maphore_(signalisation_maritime)
LE CAP DE LA HAGUE - LE PHARE DE GOURY
Après une bonne heure de route, nous arrivâmes par la D901 pour découvrir le cap de la Hague, son phare et un paysage sauvage qui vaut le déplacement.
Nous sommes passés par Auderville pour rejoindre le port de Goury situé au bout de la D901. Le port de Goury se trouve juste en face de l'île anglo-normande Aurigny.
Des petits murets blancs de pierre typiques associés à des champs qu’ils entrecoupent font que cette région est souvent surnommée la « petite Irlande *».
Le phare de la Hague, ou phare de Goury, s'élève à 800 mètres au large du cap de la Hague sur le rocher dit « le Gros du Raz ». Il signale le raz Blanchard, l'un des courants de marée les plus forts d'Europe, et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l’île d’Aurigny.
Le Raz Blanchard doit son nom à la blancheur de ses vagues coupées dans leur mouvement par les forts courants dus aux hauts fonds entre le cap de la Hague, Cap Cotentin et les îles Anglo-Normandes. Ces courants, pouvant atteindre la vitesse de 10 noeuds par grande marée. La navigation y est donc difficile.
(Photo Patrick Patte, Copyright 30/07/2018)
Le phare, tout en granite, a été construit à partir de 1834 en 3 ans, sur les plans de l'ingénieur Morice de La Rue (voir plus haut le phare de Gatteville) suite aux naufrages de 27 navires en 1823 à l'abord du raz Blanchard. D'une hauteur de 48 m, il fut mis en service en 1837 et électrifié en 1971. Automatisé en 1989, les derniers gardiens partent en mai 1990. Le phare fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 2009 (https://www.wikimanche.fr/Phare_de_la_Hague)
« Le 8 juin 1912, le sous-marin le Vendémiaire (modèle Pluviose) coule par 50 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage au large de Goury. Sorti pour une simulation d'attaque sous-marine, il est éperonné par le navire Saint-Louis alors qu'il effectuait une remontée, et son épave est emportée par le Raz Blanchard. Une croix au bout du port commémore cet événement tragique. » (source wikipédia)
A Goury, on trouve la station de sauvetage en mer et son canot le « Mona Rigolet » du nom de son plus important donateur. Il est souvent de sortie pour secourir des navires pris dans le Raz Blanchard. La mise en service du phare a diminué les risques et donc les naufrages mais ceux-ci restent fréquents. Plus d’info sur la création de cette station géré par la SNSM et ses bénévoles à qui c'est l'occasion de rendre hommage pour leur courage et leur travail : https://www.wikimanche.fr/Station_de_sauvetage_de_Goury-La_Hague
« En 1928, le canot à rames est remplacé par un canot à moteur. A cet effet, un abri de forme octogonale sera construit.
Celui-ci permet le lancement par deux voies différentes : l'une dirigée vers l'intérieur, l'autre vers l'extérieur du port. Le canot pivote à l'intérieur de l'abri sur une plaque tournante avec rotation sur galets. Soutenu par un chariot, il est lancé sur des rails.
Le Mona Rigolet a pris place dans son nouvel abri en 1990. Ce nouveau canot, de 17 mètres 60 est équipé de 2 moteurs de 350 CV et file à 18 noeuds. » (Extrait de Cotentin nautisme : http://www.lahague-tourisme.com/decouvrez/les-sites-naturels/goury-cap-de-la-hague )
C’est La société nationale de sauvetage en mer (SNSM) qui le gère. (Plus d’infos https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_nationale_de_sauvetage_en_mer)
(Port de Goury à marée basse)
Le site de la Hague et du phare de Goury est le plus visité de Normandie après le Mont-Saint-Michel.
A savoir : La proximité de la mer et l'influence du Gulf Stream** font que la région ne connaît généralement pas le gel.
Petite précision :
Dans la région de la Hague, se trouve aussi le site de l'usine de retraitement de déchets nucléaires, souvent désigné comme « le site de la Hague » et par raccourci « la Hague » qu’on peut éviter ce que nous avons fait. Ne pas confondre... Un paysage bien différent... ( plus d’infos https://fr.wikipedia.org/wiki/Usine_de_retraitement_de_la_Hague )
* Murets et Irlande: En Irlande, les irlandais aiment quadriller l’île de murets en pierre sèche ! Préférant les matériaux naturels aux clôtures industrielles, ils empilent ainsi depuis la nuit des temps leurs pierres pour en délimiter leurs propriétés.
** Gulf Stream: ou « courant du golfe » est un courant océanique qui prend sa source entre la Floride et les Bahamas et se dilue dans l'océan Atlantique vers la longitude du Groenland. L'influence de ce courant marin est très complexe et varie selon les régions du Globe. Plus d'infos sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Gulf_Stream .
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