• 18 JUILLET 2024 : A LA CONQUÊTE DU PERCHOIR

    Le moins qu’on puisse dire c’est que la conquête du "perchoir" n’a pas permis de voir fonctionner une assemblée nationale digne des électeurs qui ont voté pour les députés qui y siègent.
    Ecoeuré est le premier mot qui m’est venu à l’esprit à la suite des diverses péripéties qui ont émaillées la mise en place de la nouvelle assemblée ces 18 et 19 juillet.

    LÉGISLATIVES:QUELLE  GOUVERNANCE A L’ISSUE DU DEUXIÈME TOUR?

     

    LA CONQUÊTE DU PERCHOIR OU ON PREND LES MËMES ET ON RECOMMENCE

    Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

    La présidente de l’Assemblée nationale élue grâce aux voix des « députés » ministres (17) est flagrante et relève bien d’une intention initiale menée par le président Macron qui a parfaitement fait concorder les dates de la démission du premier ministre Attal qui s’est fait élire , avant même cette démission d’ailleurs, président du groupe des 99 députés Ensemble pour la République, assemblée qu’il a rejoint dès le lendemain pour organiser son groupe . Le groupe de 36 députés Les Démocrates (Modem) n’a pas présenté de candidats, le groupe de 31 députés Horizons & Indépendants a présenté une pseudo candidature qui s’est ensuite retirée. Tout cela a permis à Yaël Braun-Pivet d’être élue au troisième tour avec le renfort des voix de LR qui s’est baptisée la Droite Républicaine et le désistement de son candidat Philippe JUVIN. Un accord probablement négocié avant la réunion de l’assemblée a sans doute été conclu avec la Droite Républicaine pour que celle-ci ait un nombre de postes au bureau de l’assemblée qui ne correspondent pas au nombre de députés élus mais soit bien supérieur ce qui est en contradiction avec le règlement qui en principe doit permettre à chaque groupe d’être représenté en fonction de son importance en nombre en approchant au maximum de la proportionnelle.

    Les groupes ne s’étant pas mis d’accord sur l’application des règles il a été procédé à des votes de l’ensemble des députés - dixit la présidente de la dite assemblée qui a exprimé de manière hypocrite des regrets alors qu'elle savait très bien que des accords étaient conclus pour que les règles ne soient pas appliquées. Et ce fut à qui allait le mieux pouvoir négocier dans les couloirs pour obtenir un maximum de représentants dans le bureau mais aussi des présidences de commissions qui ont un rôle très importants dans le processus d’élaboration de la loi. Ce fut le premier acte des accords futurs du bloc macronien qui se dit « central » mais qui en réalité commence a dériver encore plus vers la droite. Quand on lit le texte qui sert de programmation à cette Droite Républicaine menée maintenant pas Laurent Wauquier - qui ne cache pas ses ambitions présidentielles - on peut se poser de nombreuses questions quant à l’avenir sur la résolution des préoccupations essentielles des français et d’abord celle du pouvoir d’achat, des salaires décents et des moyens qu’on va prendre quand on sait que ni la droite ni le « bloc central » ne sont favorables à aucune modification des tranches d’imposition par exemple.

    Des compromissions tout ça pour obtenir des postes dans une assemblée qui pour l’instant et vouée à l’immobilisme.

    Mais jusque là pas de grosses surprises. On ne pouvait s’attendre à rien d’autre de la part d’Emmanuel Macron et de ceux et celles qui le soutiennent encore de gré ou de force en fonction non pas de répondre aux problèmes de la majorité des français mais en fonction des futures échéances électorales comme la présidentielle et donc des tactiques électoralistes qu’ils mènent pour utiliser les nouvelles donnes parlementaires et notamment la Droite Républicaine qui sort de son chapeau une sorte de pacte législatif d’urgence dont on voit bien que nombre d’éléments ont été repris par Emmanuel Macron dans son interview télévisé de mardi, lui qui veut faire croire qu’il se situe au dessus de la mêlée et qui prône pour une gouvernance élargie mais qui n’y croit pas, espérant que se construise plutôt une coalition de droite- centre à l’assemblée.

    Le jeu hypocrite se poursuit d’exclure le NFP du jeu républicain en le mettant sur le même plan que le RN tout au moins pour sa branche LFI classée à tort comme extrême gauche. 

    OUI VA FALLOIR RÉAGIR - 2 sur 2

    (karosieben, CC0 public domain)

    LE BUREAU DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

    Les députés ne sont donc pas à la hauteur de ce que leurs électeurs leur ont demandé.
    Que l’on ait empêché le RN d’accéder à une majorité absolue et de gouverner la France c’est une bonne chose.
    Mais tout cela n’est que provisoire et la suite des manœuvres et magouilles de nos députés pour s’assurer un maximum de postes à l’assemblée est en train de commencer à détruire cette victoire.

    Les déclarations de Yaël Braun-Pivet et d’Emmanuel Macron consistant à regretter que le RN ne soit pas représenté au bureau est de la pure hypocrisie. La présidente élue grâce aux diverses manœuvres concertées ne pouvait s’attendre à autre chose. Il n’a pas été réussi d’évincer le NFP qui devient majoritaire au bureau. Mais l’attitude de NFP n’est pas plus glorieuse. Que l’on fasse barrage au Front national pour qu’il n’ait pas la majorité absolue à l’assemblée est une chose mais que l’on n’accorde aucun poste au RN dans la gestion administrative de l’assemblée est une entorse démocratique qui considère que les 11 millions d’ électeurs qui ont voté RN ne sont que quantité négligeable. Ces électeurs sont mécontents et sauront le moment venu s’en souvenir et trouver un élan sans faille pour revoter RN. On ne combat pas un adversaire par des petites manœuvres de couloirs mais en présentant des programmes et des arguments qui doivent éclairer les électeurs et non les négliger . J’y reviendrai. La gauche n’a donc pas fait mieux au niveau du respect du règlement de l’assemblée et a joué un jeu pour écarter le RN des postes du bureau.
    Ce n’est pas plus admissible.

    L’UNIFORME À L’ÉCOLE : FANTASME DES POLITICIENS HORS SOL 2 sur 2

     (auteur geralt,CC0 domaine public)

    UNE ÉVENTUELLE PREMIÈRE MINISTRE EST ENFiN CHOISIE PAR LE NFP

    Elle se nomme Lucie Castets. Je ne la connais pas et ne me permettrai aucune observation sur cette personne annoncée comme capable d’assurer la fonction.
    Le problème est que ce choix intervient bien trop tard une ou deux heures avant l’interview d’Emmanuel Macron , ce mardi 23 juillet à la télévision.

    Car demander aux électeurs de faire barrage au RN , je l’ai fait comme pour d’autres occasion, mais arriver à ce résultat lamentable d’une NFP qui est incapable de proposer en son sein un premier ministrable et un gouvernement - ce qui devait être fait dès le premier jour- parce que LFI et le PS ont notamment des problèmes d’égos, ça n’est pas acceptable pour les électeurs de gauche dont je suis.

    Lors de l’interview télévisée de ce mardi, ce qu’ a dit le président de la République, je le savais déjà. Bien sûr il continue de se draper dans son rôle d’arbitre dans lequel il s’est auto installé publiquement dès l’annonce des résultats de législatives. Faut pas nous prendre pour des naïfs, Emmanuel Macron savait déjà que son camp avait perdu. Il s’était préparé à toutes les hypothèses. Il était prêt à tenir le discours du président garant de la nation France et tient cette ligne, ayant mis en place le nécessaire pour conforter le bloc « central » comme il l’appelle en facilitant l’élection de Yaêl BRAUN-PIVET à la présidence de l’assemblée nationale. Le candidat NFP battu,il a déclaré hier que la coalition NFP de la gauche n’avait pas su rassembler une majorité des députés de l’assemblée nationale sur le nom de son candidat, André Chassaigne. Il estimait donc que la nomination d’un premier ministre de gauche n’était donc pas pour lui « le sujet » et a ignoré Lucie Castets jusqu’à ne même pas la citer. On appelle cela du mépris.

    Si le NFP avait dès les résultats des élections législatives annoncé qu’elle présentait un candidat au poste de premier ministre au lieu de laisser Jean-Luc Mélenchon fanfaronner en disant que le gouvernement de gauche allait appliquer tout son programme  Emmanuel Macron aurait eu la pression qu’il fallait pour appeler le candidat de la gauche à Matignon. A trop attendre, la gauche a laissé, avec l’élection manquée du perchoir, un argument de plus à Emmanuel Macron pour continuer de poursuivre sa dérive démocratique et à jouer ce qui n’est pas de son rôle à savoir celui qui « enjoint » le parlement à trouver une majorité qu’il a tout fait pour détruire.

     

    image Pixabay

    LA TRÊVE« JEUX OLYMPIQUES »

    Dans la continuité de la dérive, Emmanuel Macron a beau jeu de faire apparaître la nécessité d’une stabilité gouvernementale pour qu’aux yeux de l’opinion les jeux olympiques se passent bien avec les ministres en place. Cela lui permet de ne pas nommer de gouvernement et d’y songer- peut -être- vers le 15 août. Sans doute ira-t-il jusqu’après la fin des jeux paralympiques ce qui lui laisse le temps de peaufiner sa tactique pour peut-être reprendre encore plus la main.

    Pour le président de la République, « l’enseignement » des législatives, « c’est que personne ne peut appliquer son programme (…) qu’il soit commun ou pas ». « Aucun d’entre eux ne peut le faire, ni le Nouveau Front populaire, ni la majorité sortante, c’est-à-dire Ensemble pour la République avec le MoDem et Horizon, ni la Droite républicaine ». Il a tout fait pour ne pas laisser au NFP arrivé en tête le droit, même tardivement,  de mettre en place un gouvernement qui puisse essayer de construire un programme législatif consensuel. Il a en cela dérogé à toutes les traditions antérieures de la cinquième République utilisant tous les détours que pouvait lui donner ou pas la Constitution pour continuer de tirer un maximum de ficelles et notamment celles des ministres.

    Avec sa trêve olympique et politique Emmanuel Macron place donc la préoccupation des jeux olympiques avant celle de permettre à la France d’être gouvernée. C'est scandaleux!

    Les français attendront donc. Jupiter a de nouveau fait entendre sa voix.

    Le Président gagne du temps pour essayer d’élargir le groupe qui lui est lié même s’il lui a fait subir de lourdes pertes. Ses propos pour répondre aux préoccupations des français prouvent son double langage : «On a besoin de continuer à créer de la richesse. Il faut continuer de réindustrialiser, d’avoir de la compétitivité. Je pense que c’est bon pour le pays. Les compatriotes nous ont dit qu’ils veulent que allions plus loin sur la sécurité»,«Les éléments qui rendent la France plus forte, la priorité n’est pas de revenir en arrière», ceci dit en référence à l’intention du NFP d’abroger la réforme des retraites.  Ces propos sont clairement dans la droite ligne des propositions des Républicains dans leur « pacte législatif d’urgence ».

    RECULER POUR GAGNER DU TEMPS

    Gagner du temps n’est pas forcément un bon calcul car la rentrée risque d’être chaude avec des citoyens mécontents qu’ils soient de gauche ou du centre ou de l’extrême droite. La colère pourrait surgir pour différentes raisons et notamment parce que les mesures d’urgence n’auront pas commencé à être prises comme par exemple celles pouvant concerner l’augmentation du pouvoir d’achat et donc les salaires.

    Pourquoi donc avoir dissous l’assemblée dans l’urgence avant les vacances et maintenant laisser traîner la mise en place d’un gouvernement qui devrait prendre en mains les urgences exprimées par les citoyens dans leurs votes ?

    C'EST COMPLÈTEMENT INCOHÉRENT !
    Emmanuel Macron est en train de faire le jeu du RN si rien ne change et qu’il continue de faire le nécessaire pour que le nouveau parlement mis en place ne puisse pas faire son travail.
    Il sait très bien qu’il n’y aura pas une entente sur un programme législatif allant de LFI au LR et que la situation permet de laisser  pourrir. Il espère que l’alliance de gauche va éclater et donc s’affaiblir et qu’il pourra en profiter pour mettre en place des alliances législatives avec les Républicains voire avec la fraction Ciotti du RN pour un certain nombre de lois ou empêcher de revenir sur la retraite à 64 ans. Un nouveau pari.

    Il joue une fois encore avec le feu mais cette fois avec le risque de mouvements de rue qui pourraient vite devenir incontrôlables. Du « mouvement des gilets jaunes » il n’a tiré aucune leçon. Il ne s’en tirera pas cette fois avec des grandes réunions qui n’ont abouti à rien.
    Si dans un an il re dissout, Il n’y aura plus de front républicain et le RN sera majoritaire jusque l’élection présidentielle qui mettra Marine Le Pen au pouvoir.

    Le despote montre bien là qu’il est loin d’être véritablement éclairé et qu’il nous emmène droit dans le mur avec toutes les conséquences que cela aura au niveau de la paix sociale.

    HUMEURS DE MARS 2019 ( 3 ) -

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