• PRÉSIDENTIELLE: LE BAL DES PRETENDANT.E.S. - épisode deuxième

    Au bal des prétendants, la valse des sondages est la danse à la mode. 

    On interroge des panels d’électeurs dits représentatifs qui veulent bien donner leur « intention » de vote pour le premier tour, voire le deuxième avec des variations de « cas de figure »…

    Si on m’interrogeait j'avoue je serais bien en peine de donner mon intention de voter pour l’une, l’un ou l’autre des candidats ou éventuels candidats dans la mesure où les programmes ne sont, pour beaucoup, que squelettiques voire absents. 

    Et on va même subodorer qu’un tel ou un tel serait candidat. 

    Faut bien alimenter les colonnes des médias ou les réflexions des chroniqueurs politiques télévisuels. 

    PRÉSIDENTIELLE: LE BAL DES PRETENDANT.E.S. - épisode deuxième

    La Walse [sic], caricature de 1801. D'après Carle Vernet — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK btv1b7200270q/f45. Gravure coloriée à la main de la série Le Bon Genre publiée par Pierre de la Mésangère. -  Domaine public

    LA VALSE DES SONDAGES

    On suppute, on prédit avec plus ou moins de réserve, on affirme, on avance que, on suppose, on prête des intentions à, on parle de tactiques électorales , parfois de quelques idées « clés » basées sur des déclarations sommaires dont je me rends bien compte qu’elles reposent plus sur le brossage de l’électeur dans le sens du poil que de vrais projets courageux qu’on soumettra au vote de toutes et tous. 

    Le président Macron, non candidat déclaré, y va aussi à la manoeuvre en soignant les chasseurs ( plus d'un million d'électeurs) pour leur conserver leurs droits à la "chasse traditionnelle" notamment celle des oiseaux avec des méthodes du moyen âge à base de glu, de collier étrangleur et autres pratiques barbares et hors la loi. Pas étonnant de la part d'un personnage qui défend l'ignoble chasse à courre.... Certains autres ne valent pas mieux comme Xavier BERTRAND qui défile avec les associations chasseurs pour montrer qu'il est avec eux pour défendre des privilèges soi disant symboles de la "ruralité". Ce n'est pas le sujet mais j'y reviendrai. 

    En bref, les « candidats » déclarés ou supposés vont dans le sens du vent de la girouette électorale qui peut d’ailleurs tourner d’ici l’élection entrainant avec elle d’éventuels changement de direction tactique ou variation programmatique adaptée si d’aventure un nouveau candidat se déclarait et serait proche de sa propre mouvance. Faudrait pas qu’il morde sur votre électorat...supposé. C’est le cas actuellement avec l’arrivée de Zemmour et ses idées d’extrême droite pour la candidate RN ou ceux de LR et apparentés. 

    Le courage politique... je ne le constate guère chez certains candidats plus prompt à aller  à la pêche aux électeurs que de nous fournir un programme basé sur des convictions. 

    Je  laisse à chacune et chacun, s'il le souhaite, le soin de méditer cet extrait du « discours à la jeunesse » de Jean Jaurès du 30 juillet 1903 au lycée d'Albi : « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire. C'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

    On dira donc qu’on écoute le peuple comme si cela était si facile de le faire même par sondages interposés...

    Pour faire un projet de gouvernance il faut, certes, écouter le peuple mais aussi proposer des solutions et pas seulement aller dans le sens du vent qui passe, présenter un projet enthousiasmant qui tient la route pour qu’on y adhère et pas des parcelles de solutions allant dans le sens du vent de l’opinion sondée. En bref c'est avoir par exemple le courage  de proposer y compris ce qui dérange comme ont pu le faire un Badinter et un Mitterrand qui fut annoncé dans le programme avant l'élection et qui a permis d'abolir la peine de mort alors que l'opinion était majoritairement contre sa suppression.  

    Passons… les sondages permettent un grand défouloir prédictif. Grand bien fasse à ceux qui pratiquent cette masturbation intensément jouissive de phosphorer sur du sable. 

    Mais là je suis un peu méchant y compris avec moi-même puisque je suivrai à l’occasion certains des délires des « débatteurs » politico spécialisés. 

    PRÉSIDENTIELLE: LE BAL DES PRETENDANT.E.S. - épisode deuxième

    Image par Manfred Antranias Zimmer de Pixabay

    LE BAL DES "FIGURES"

    Un bal des "figures" se poursuit donc sans guère de partitions musicales, ringard au possible, sans surprise comme d'habitude et faisant parti d'un autre monde en tout cas pas celui de la démocratie réelle. 

    Dans ces conditions, après tout ce que je viens de dire, on pensera sans doute que je m’abstiendrai de participer de nouveau à la mascarade des votes de 2022.

    Que nenni car seul le premier tour de la présidentielle a encore à mes yeux quelques saveurs démocratiques pour peu qu’il y ait quelques programmes et une personne qui en valent la peine à savoir construire l’avenir.

    Mais c’est à partir de là que le bât risque de blesser la démocratie c’est à dire quand vient le   deuxième tour en se demandant pour qui voter ou pas et aux législatives pour élire les « godillots » de celui qui sera élu. Car ça en est là, notre démocratie à la française...

    Mais revenons au bal. 

    Il a commencé disais-je et les acteurs occultent la période dans laquelle nous vivons faite d’angoisses et de questions dont certaines sont fondamentales mais que peu aborde vraiment voire pas pour y répondre.

    Ce qui compte actuellement c’est le « paraître » pour être le meilleur candidat des candidats. 
    Il faudra donc en faire le tour pour examiner le sérieux de leurs programmes futurs puisque des cavalier.e.s se sont déclaré.e.s pour faire danser Marianne… et essayer de le faire  mieux que le monarque républicain actuel de l’Élysée.

    Pauvre fille !…

    Pauvres de nous…

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    Maurice Sand dans le Capitan Matamore (1860)

    IL FAUDRA DONC TRIER 

    Alors, je commence néanmoins ma sélection, tout au moins de manière partielle. 

    Les idées générales d’extrême droite défendues par LE PEN, PHILIPPOT ou ZEMMOUR ne m’intéressent pas, pas plus que celles de DUPONT-AIGNAN. Il ne m’a pas fallu longtemps pour pressentir ce que seront leurs programmes qui n’ont jamais pu me convenir. Et qu’ils ne me fassent pas croire qu’ils ont changé en profondeur. Je n’y crois en aucune manière.

    Pour les autres, faut attendre qu’ils se départagent et baissent le niveau de leurs « égos » face aux réalités de la situation de la France et ne s’attardent pas seulement sur les mesures sécuritaires comme certains le font actuellement. On ne renforce pas l’autorité de l’État par le seul renforcement des effectifs de la police et de mesures de sécurité, certes utile mais insuffisant s’il est plaqué à côté d’un projet politique global non enthousiasmant et non porteur d’espoir pour tous pour une vie meilleure et digne au quotidien. 

    On ne doit pas fourvoyer les citoyens par des discours simplistes comme on les entend actuellement de la part de certains politiciens qui rament pour gratter des voix avec, pour nombre d’entre eux, du sécuritaire. On ne doit pas  proposer de solutions simplistes à des problèmes complexes comme la sécurité, l’immigration, l’éducation, le chômage, les inégalités sociales, les SDF, le logement, la santé… pour ne citer que ceux-là. C'est pourtant ce que nombre de candidat.e.s font ce qui peut amener l"électeur à l'erreur. 

    Il ne faut pas confondre simplisme et clarté et finesses des solutions qui doivent être multiples et adaptées.Etre responsable, courageux et pédagogue c’est mettre toutes les cartes sur la table, expliquer et donc respecter l'électeur et ne pas le tromper par un simplisme racoleur.

    Un seul exemple récent que je pourrai multiplier pour nombre de candidats : doubler le salaires de enseignants sur 5 ans. Ayant été enseignant moi-même, s’il est vrai que le salaire doit être hautement revalorisé , j’estime que cela ne suffit pas pour résoudre les problèmes d’apprentissages de certains élèves, le décrochage ou le manque de moyens humains voire matériels. Cela ne suffit pas pour avoir des enseignants au top de la pédagogie si la formation n’est pas elle aussi au top ce qui est loin d’être le cas actuellement, cette formation ayant périclité depuis de nombreuses années… Il faudrait des pages pour décrire ce qu’il faudrait vraiment. Je l’ai d’ailleurs déjà fait ici même sur ce blog quand on parlait de « refondation » du temps du HOLLANDISME… On a vu ce qu' a fait l’électoralisme de cette belle idée. La proposition d’Anne HIDALGO, candidate, est complètement hors sol et relève de l’électoralisme primaire et la discrédite y compris aux yeux de nombre d'enseignants qui ne sont pas dupes. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres que je pourrais développer ce que je ferais peut-être si je juge utile de m'y attarder. 

    Pour ce qui concerne la "sécurité", la surenchère électoraliste actuelle masque les vraies solutions qui ne sont pas faciles à mettre en place mais qu'il est indispensable de considérer de manière fine et cohérente pour qu'une mise en oeuvre efficace puisse être faite sur un terme qui sera long. J'y reviendrai. 

    PRÉSIDENTIELLE: LE BAL DES PRETENDANT.E.S. - épisode deuxième

    Image par Please support me! Thank you! de Pixabay

    UN GRAND CIRQUE OBSOLÈTE

    Pour l’instant c’est donc plutôt le grand cirque aux numéros désuets, aux grosses ficelles habituelles et je ne vois rien à l’horizon que confusions, surenchères peu crédibles, suffisances, autosatisfaction d’être le ou la meilleur.e. (Hé oui j’essaie d’utiliser l’écriture inclusive. Là ça peut encore aller. C’est à peu près lisible...)

    Espérons que ça s’éclaircira à droite comme à gauche pour que les électeurs y trouvent leurs repères et puissent choisir en toute connaissance de cause et pas par dépit ou tromperie sur la « marchandise » politique. 

    C’est pas gagné et c’est mal parti.

    La seule difficulté pour moi est donc de trouver le bon chef d’orchestre et la bonne partition.
    A espérer qu’ils se découvriront. 

    Ceci dit pour finir cette réflexion à l’emporte pièce sur une note optimiste avant sans doute que je ne livre de quelle manière je vois notre avenir quotidien et celui de nos enfants et petits enfants en France et au sein du monde.

    Et ça ne sera avec des slogans sans contenu pour abuser la galerie de la salle de bal.

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