• MANIFESTATION SUR L’A16: LA JUNGLE DE CALAIS - 2 sur 2

    Je terminais le précédent billet avec une question : QUE FAIRE DONC ?

    Car il faut essayer d’y réfléchir, d’en débattre pour essayer de trouver des solutions. Quand je vois de quelle manière certains politiques qui ont des prétentions à gouverner le pays agissent complétement divisés en « roulant des mécaniques », chacun prétendant à lui (elle) seul-e avoir la solution ou la vérité, je me dis qu’on n’a pas besoin d’eux pour réfléchir. Qu’ils gardent leurs petits effets oratoires de politiciens d’un autre âge et souvent  populistes, qui ne sont pas à même de résoudre les problèmes de notre temps avec leurs conceptions obsolètes de la politique et de la démocratie. Je ne les suivrai pas dans leurs errements pour engager notre pays vers la régression sociale et éducative et le dévoiement de la laïcité, un des piliers de notre unité nationale.

    Précision utile : Je dis "certains politiques" car je ne les mets pas tous dans le même sac car la pire des erreurs seraient de généraliser et de jeter l'opprobre sur tous les élus. Certains essayent de faire leur "job" et font avancer la machine sociétale. Il n'en reste pas moins vrai que nous devons changer le fonctionnement démocratique de notre pays et notamment au niveau national pour changer de cap pour l'avenir. C'est aux citoyens d'agir partout où ils le peuvent en réfléchissant plus loin et avec la finesse nécessaire que les idées populistes qu'on veut nous asséner.

    MANIFESTATION SUR L’A16: LA JUNGLE DE CALAIS -  2 sur 2

    Zone portuaire de Calais vu du phare., auteur,Romainberth - Travail personnel, Multi-licence avec GFDL et Creative Commons CC-BY-SA-3.0 et versions antérieures (2,5, 2,0 et 1,0)

    DE LA NÉCESSITÉ DE TRAITER LE PROBLÈME DE CALAIS DE MANIÈRE GLOBALE

    Je ne maîtrise pas bien sûr toutes les données et il est difficile de se mettre à la place de ceux qui doivent résoudre le problème de la « jungle » de Calais: l’ÉTAT et les ministres du gouvernement. Car cela devrait en concerner plusieurs : l’Intérieur bien sûr mais aussi au moins celui du Logement, de la Santé, de l’Éducation et les Affaires étrangères, ...

    Seul l’État a entre mains tous les éléments d’informations et les moyens de la puissance publique qui doivent être déployés.

    J’ai déjà eu quelques réflexions sur le sujet au temps où la situation à Calais n’était pas encore celle que l’on connaît aujourd’hui et ceci pour m'éclaircir les idées et suivre, voire apporter mon sentiment dans un débat constructif qui n'a malheureusement pas lieu.

    Ce que j’y exprimai me semble encore, pour la plus grande part, d’actualité.

    Quand je parlais du "mur de la honte" à Calais, je ne reviens pas sur mes propos. Je les confirme. C'est toujours le "mur de la honte". A cette époque j’envisageai même une solution, celle de laisser passer les réfugiés pour l’Angleterre. Peut-être n’avais-je pas réfléchi assez car considérant que la Grande-Bretagne faisait porter à la France tout le poids de retenir les réfugiés à la frontière en échange de quelques millions d’euros pour conserver sa tranquillité au détriment du territoire Calaisien. Cela ne me semble plus envisageable et force est d’admettre que cela ne résoudra pas le problème puisque Calais restera toujours le point de passage pour rejoindre la grande Albion ou... retourner en France. Un aller et retour infini qui ne sert à rien...

    (31 décembre 2014 : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/a-propos-du-mur-de-la-honte-au-port-de-calais-a114055448)

     

    MANIFESTATION SUR L’A16: LA JUNGLE DE CALAIS -  2 sur 2

    (Une haute clôture surmontée de barbelés qui entoure la "Jungle".(VOA/Nicolas Pinault) Domaine public)

    Je citais aussi les accords du Touquet * sur lesquels nous restons et qui ne sont plus envisageables tels qu’en l’état non parce que la Grande Bretagne a voté pour le Brexit mais parce que la situation s’est aggravée. Mais cela était prévisible vu l’incurie des acteurs institutionnels de la gouvernance européenne.

    (15 septembre 2015 : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/flux-semantique-migratoire-a118723106)

    Ces accords ont été signés avec la vue à court terme habituelle de certains politiques tout au moins en France. La Grande- Bretagne a peut-être eu, elle, une vue à long terme, pour en tirer les meilleurs avantages comme celle de ne pas avoir de jungle à Douvres. La situation actuelle le démontre. La France a récolté la partie la plus ingrate d’un système qui tourne en rond en échange de financements anglais : un mur de la honte qu’il faut empêcher de franchir.

    Tout est en effet question de négociations. Encore faut-il bien négocier.

    Alors aller en Grande-Bretagne pour renégocier ce qui l’a mal été de la part de la France en 2003 par le ministre de l’intérieur de l’époque qui était un certain Nicolas Sarkozy, le même qui veut aujourd’hui dénoncer les accords? Peut-être faut-il le faire mais là aussi la vision n'est que partielle. La Grande-Bretagne fait la même chose avec la France que la France avec l'Italie comme l'Europe avec la Turquie : des murs pour contenir l’arrivée des migrants sans que des solutions réelles soient apportées et en échange de millions d’euros. Ça stagne comme les migrants aux frontières.

    Le problème de l'afflux migratoire ne se résoudra pas à Calais même en allant à Londres ou au Touquet, condition nécessaire mais pas suffisante. Certes, il faut tenter d’améliorer les choses en faisant pression sur la Grande-Bretagne pour qu’elle accepte quelques modifications. Mais ça ne sera que du bricolage car le problème de Calais comme celui des villes frontières en Italie ou en Turquie et ailleurs ne se résoudra que si l'Europe prend vraiment en main le problème en concordance avec l'ONU qui doit intervenir dans les pays où se déroulent les guerres que fuient les réfugiés. La solution n'est pas franco/anglaise mais européenne et internationale pour le moyen et long terme. Pour l'instant , on assiste à un jeu du chat et de la souris, chacun des états faisant des calculs souvent intéressés au lieu de s'entendre pour agir de conserve pour faire cesser les tueries des populations qui sont bien forcés de fuir s'ils ne veulent pas mourir. En tout cas si ce n'est pas cela, c'est ce que je pense constater. Mais peut-être suis-je mal informé... Faut dire que ce n'est pas facile car il faut rechercher et  lire beaucoup et pour cela avoir du temps ce qui n'est pas le lot de tous les citoyens.

    Je l’ai déjà énoncé sur ce blog le 16 septembre 2015 : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/les-refugies-et-l-europe-a118735852

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    (L'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg pendant une session plénière en 2014, travail de Diliff, licence CC BY-SA 3.0 ) 

    QUELLES SOLUTIONS A COURT TERME ?

    Pour le court terme, il est temps effectivement de prendre des mesures pour atténuer les effets dévastateurs de la situation pour les habitants de Calais, le port, le commerce et le transport mais aussi les conditions de vie innommables des migrants. Mais lesquelles?

    That is the question.

    Les hotspots? Il en existe déjà de nombreux en Europe et ailleurs : Pour quels résultats? Les hotspots sont des dispositifs d’accueil et de premier accueil dans les États membres situés en première ligne. La France et la Grande-Bretagne sont elles en première ligne ?

    Quid alors de l'Italie, la Grèce, la Turquie... avec leurs dizaines ou centaines de milliers de réfugiés voir plus à maintenir sur leur territoire ?

    C’est à étudier avec sérieux avant de faire des effets d'annonces d’une solution qui est isolée du reste d'un panel de solutions indispensables et à coordonner. Nous faire croire que c'est la seule solution miracle pour démanteler la jungle de Calais me semble un peu juste... Cela doit faire l’objet d’explications plus approfondies pour la population et notamment celle de Calais ceci pour ne pas créer de nouvelles illusions... Cela doit aussi être étudié en relation au moins avec l‘Europe dans son ensemble.

    Si c’était si simple cela se saurait...et ce serait sans doute déjà fait. Ce n’est pas le cas.

    Pour moi, une chose est sûre: Toute solution à court terme doit mettre l’humain au centre des dispositifs d'actions.

    J ‘ai critiqué la non action gouvernementale à propos du camp de Grande-Synthe alors que la ville, entre autres, faisaient des propositions pour au moins permettre aux réfugiés d’être accueillis dignement.

    2 janvier 2016 : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/humeurs-semaine-2-de-janvier-2016-2-sur-2-a119853018

    Depuis l’action de la ville de Grande-Synthe et de Médecins sans frontière a pu, avec l’aide de l’Etat, apporter des solutions humanitaires viables pour les migrants et la population. Un véritable camp aux normes internationales a pu ainsi être mis en place. Et ça va beaucoup mieux depuis tant pour les réfugiés que pour les habitants.

    Ce sont ces solutions immédiates nécessaires qui sont à mettre en place en essayant de préserver un juste équilibre entre contrôle local des flux, prise en charge humanitaire, lutte contre les réseaux de passeurs pour que ça fonctionne mieux.

    Il y a donc au moins à faire la mise en place des centres d'accueil provisoires comme à Grande-Synthe et les répartir en nombre suffisant sur le territoire ce qui n'est pas insurmontable afin que les réfugiés qui resteront en France après le démantèlement puissent avoir un minimum de conditions de vie décente, à Calais compris, dans un centre humanitaire qui de toute façon restera tant que les situations de guerre des pays qui sont fuis par leur population n’auront pas évoluée vers la paix.
    Sans compter qu’il faudra dans les années à venir, prévoir les flux migratoires dus au réchauffement planétaire....

    MANIFESTATION SUR L’A16: LA JUNGLE DE CALAIS -  2 sur 2

    Un ours blanc (Ursus maritimus) bondissant entre deux blocs de glace de la banquise fondante, sur l'île de Spitzberg, archipel norvégien)

    A mon sens il y a aussi, au niveau du territoire national, dans toutes les villes, d'autres solutions d’hébergements alternatifs à mettre en place pour accueillir les demandeurs d'asile pour ne pas les mettre tous ensemble aux mêmes endroits: les camps de réfugiés ne sauraient être que provisoires et si on le peut , il faut disperser les réfugiés dans des logements au sein de chaque ville et dans des quartiers différents pour faciliter leur intégration et éviter des concentrations qui ne peuvent qu’être sources de difficultés de tous ordre . Ce type d’accueil dispersé commence à se développer à l’initiative de certains élus locaux. C’est positif.

     Le tout est de savoir dans quelles conditions les migrants pourront accéder à ces logements pour libérer la jungle de Calais et de quelle manière on prendra systématiquement en charge leurs devenirs.

    Quel processus l’ÉTAT va mettre en place pour que ce ne se recréée pas une nouvelle jungle? Sur Calais, il y aura encore un camp pour un temps provisoire mais indéterminé quoi qu’on fasse. Le problème est de le contrôler sur tous les plans et éviter qu’il puisse de nouveau amplifier exagérément.

    Facile à dire mais difficile à faire car les problèmes sont complexes. C’est pour cela qu’il faut que non pas une mais plusieurs solutions cohérentes et bien orchestrées qui se rejoignent pour aboutir à un résultat satisfaisant maîtrisable dans le temps pour tenter de stabiliser un flux migratoire qui ne se réduira que si des mesures fortes sont prises là où tout commence : les régions d’où viennent les réfugiés.

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    (image de Alexas_Fotos, CC0 domaine public)

    Permettre aux enfants et familles qui sont sur Calais de rejoindre leurs proches quand ils sont en Grande-Bretagne n'est pas non plus insurmontable si on fait pression sur celle-ci et cela peut faire partie de négociations réalistes et rapides ce qui résorbera un peu la honteuse et inadmissible situation des enfants en danger dans la Jungle de Calais notamment. Car il faut savoir que leur exploitation a commencé notamment au niveau de la prostitution selon les ONG présentes.

    Enfin et tout de suite, il faut donner les moyens pour faire respecter la libre circulation des véhicules, des personnes et des marchandises y compris s'il faut mobiliser des forces supplémentaires comme celles de l'armée... ceci de manière provisoire.

    Dans le domaine médical dont personne ne parle, l’État doit donner immédiatement des moyens supplémentaires financiers et humains au Centre hospitalier de Calais pour faire face aux interventions très nombreuses de prise en charge des migrants... Pour l’instant le Centre hospitalier n’a rien de plus que l’ordinaire. C’est anormal. Quand on connaît la situation tendue en matière d’effectifs et de moyens de santé des hôpitaux publics... on sait que l’ordinaire n’est déjà pas à la hauteur.

    En l’attente d’une solution globale pour maîtriser les flux, il n’y a pas d’autres issues que ces pansements provisoires et d'autres, indispensables pour panser les plaies immédiates

    A suivre...

     

    * Pour plus d’informations : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_du_Touquet   et https://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Sangatte

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